C'est l'innovation
qui fait la croissance : les consommateurs cherchent ce qui
est nouveau, ils veulent bénéficier du confort
moderne. Les révolutions industrielles dans les transports
ou l'électricité ont créé au 20ème
siècle la qualité de vie à laquelle nous
aspirons tous.
L'innovation peut
faire peur, car elle modifie les habitudes. Or nous venons justement
de passer 10 ans à réorganiser notre industrie,
ce qui permet maintenant à la France d'attaquer avec
confiance sa croissance dans le 3ème millénaire.
10 ans de réorganisation
de notre structure industrielle, cela a été 10
ans de chômage, et 10 ans d'incertitudes dans les foyers.
Aujourd'hui, l'innovation
dans les télécommunications existe et notre pays
est près pour l'accueillir. Elle va le transformer. Nous
sommes en mesure de la commercialiser, de la diffuser, et il
faut créer des emplois pour cela. Cessons d'avoir peur,
et prenons le dessus pour imaginer un monde meilleur !
Qu'est-ce qui fait
de la croissance ? L'innovation.
Qui aurait pu imaginer
il y a 6 ans, au plus profond de la crise que nous traversions,
qu'en 2001 plus de la moitié des Français auraient
un téléphone portable qui était ruineux
et bien rare il y a six ans ? Que ces téléphones
pourraient sauver des vies en avertissant au plus vite les secours
nécessaires à un blessé ? Qu'ils vous permettraient
de retrouver vos amis à l'improviste, un samedi après-midi
? Que vous puissiez être joint par vos proches en vacances
sur une plage de Bretagne ou en Corse, pour leur donner de vos
nouvelles ?
Et que des dizaines
de milliers d'emplois seraient créés en France
pour cela ?
L'innovation dans
les télécommunications a été visible
ces dernières années dans la téléphonie
mobile.
Mais les innovations
dans les télécommunications servent surtout la
démocratisation, en donnant accès au plus grand
nombre possible à l'information. Elles diffusent largement
le savoir et la culture.
C'est la télévision
et le cinéma, les journaux et les livres, qui ont permis
au monde de prendre conscience de lui-même : partout,
les peuples demandent la démocratie et le respect des
droits de l'homme. Rendre la vérité accessible
à tous, c'est faire que les horreurs du totalitarisme
appartiennent définitivement au passé.
Certes les propagandistes
ont utilisé et manipulé les médias. Mais
la diffusion des médias a aussi permis aux peuples de
se défendre et de les fédérer autour d'idées
simples. Internet accélère dès aujourd'hui
la démocratisation de nombreux pays dans le monde. Il
permet de répandre largement, rapidement vos idées,
de partager vos passions et vos probables aspirations.
Plus fondamentalement,
l'innovation dans les télécommunications sert
la démocratisation.
La France, pays
des droits de l'homme, a historiquement un rôle de premier
plan pour la diffusion du savoir, de sa culture et de la démocratie.
L'Internet haut débit, en se diffusant largement, générera
en France la création de ces sites d'information à
destination d'autres pays. Ces sites vivront d'autant mieux
qu'ils auront un soutien national et donc s'ils sont accessibles
aux Français, à tous les Français.
Faut-il rappeler
que presque la moitié des pages vues francophones sur
le web sont d'origine. québécoise ?
L'internet haut
débit représente un enjeu culturel et politique
majeur pour le rayonnement de la France à l'étranger.
En France, il faut
impérativement démocratiser l'accès à
internet pour que la fracture numérique n'existe pas
au sein de notre pays, ni par rapport à d'autres.
Nous sommes derrière
la plupart de nos voisins européens, avec une pénétration
de 15% de la population. Très loin derrière les
pays nordiques (50%), et l'Allemagne, l'Angleterre, ou la Belgique
(autour de 30%). Les sociétés Françaises
rattrapent peu à peu leur retard en terme de connexion
à internet.
Les disparités
sociales (âge, sexe, catégorie professionnelle)
et géographiques (entre régions Françaises)
différencient encore les internautes et révèlent
qu'internet n'est pas encore largement diffusé au sein
de la population. A qui la faute ?
Mais il faut d'abord
que la fracture numérique n'existe pas en France.
Seule la diffusion
la plus large des solutions d'accès à internet,
notamment en haut débit, permettra aux constructeurs
et aux opérateurs d'atteindre les volumes suffisants
pour faire baisser certains prix.
Seule cette démocratisation
de l'accès permettra d'investir dans des technologies
adaptées à l'internet : des technologies Internet
Protocol (ADSL, Boucle Locale Radio, Câble, UMTS) et non
plus utilisant le réseau téléphonique avec
le modem traditionnel - qui se révèlent trop coûteux,
lourds et souvent fragiles.
Enfin, seule l'émergence
d'un public important d'internautes permettra l'existence d'une
industrie de services web, autonome par rapport à d'autres
pays : information, édition, jeux, portails, hébergement,
création de logiciels, etc.
Inversement, s'il
n'y a pas d'accès, il n'y aura pas de contenu français
disponible sur le web et d'autres pays que le nôtre seront
au final les gagnants de cette bataille culturelle et industrielle.
L'internet haut
débit doit être démocratisé pour
créer l'industrie web dont la France a besoin et réduire
la fracture numérique.
L'accès
à internet haut débit pourrait concerner plusieurs
millions de foyers dans quelques années : ce marché
de l'accès est estimé à au moins 10 à
20 Milliards de Francs par an, sans compter le marché
des terminaux, ordinateurs, et du contenu fruit de l'imagination.
Nous parlons donc
d'une augmentation de la consommation des ménages en
Technologies de la Consommation et de l'Information (TIC), de
l'ordre de 10% par rapport à aujourd'hui. La consommation
des ménages en TIC représente environ 2 à
3% du PIB, soit de 100 à 200 Milliards de Francs.
En effet, d'après
le rapport du BIPE, publié par le Ministère de
l'Industrie (DiGITIP), « les TIC représentent 5.3%
de la production totale, 8.2% des consommations intermédiaires,
10% du commerce extérieur et 11.1% des investissements,
mais seulement 2.0% de la consommation finale» (en 1998).
L'internet haut
débit représente pour la France un marché
de plusieurs dizaines de milliards de Francs par an.
Une augmentation
de 10% de la consommation des ménages due par exemple
à l'internet haut débit, représenterait,
d'après cette même étude, de l'ordre de
1 point de croissance supplémentaire et la création
de 60 000 à 170 000 emplois.
On peut faire un
calcul encore plus simple : le PIB est de l'ordre de 7000 Milliards,
et il y a environ 20 Millions d'emplois en France, soit un coût
moyen du travail d'environ 400 000 F/an. Il n'est donc pas absurde
de penser que la totalité des richesses générées
par l'internet haut débit représente à
terme 40 Milliards de Francs par an - soit 100 000 emplois (incluant
la consommation des ménages, les consommations intermédiaires
des entreprises, et les investissements dans ces technologies).
Un point de croissance,
et une centaine de milliers d'emplois sont en jeu pour la France.
Le risque, si nous
ne sommes pas leader dans l'accès et le contenu, est
de voir d'autres pays développer chez eux des solutions
que nous finirons un jour ou l'autre par importer (faute d'être
capables de les fabriquer nous-mêmes) et c'est laisser
rentrer le loup dans la bergerie. C'est le cas aujourd'hui avec
beaucoup d'équipements informatiques - la conséquence
est qu'il est difficile pour le particulier de se procurer un
ordinateur dès que le dollar augmente immodérément.
Aujourd'hui, l'étude
de la DiGITIP indique également que « la balance
imports/exports des TIC apparaît négative: elle
fait ressortir un déficit de 17 milliards de francs en
1998, soit 8% des flux. » Il ne tient qu'à nous
de rééquilibrer ces imports en produisant une
partie des nouvelles technologies.
Investir dans ces
technologies est important pour notre autonomie internationale.
Il ne faut donc
pas avoir peur de libérer l'internet haut débit
! Cela créera des emplois et de la croissance pour le
bénéfice de tous ! L'internet haut débit
est crucial pour notre développement, pour notre culture
et nos emplois.